Nanette a peu de certitudes
Mais, celle-ci au moins, je l'ai bien ancrée en moi. Il faut aller voir Juliette en concert !
Pourquoi, me diras-tu ami du blog, toi qui n'adores pas (encore) ses chansons un peu trop bien tournées à ton goût, trop intenses, trop dramatiques ou trop drôlatiques, un peu artillerie lourde, un peu trop faites sur mesure pour une prof de français ?
Parce que Juliette, sur scène, c'est tout ce que j'attends d'un concert.
Tout d'abord l'énergie, l'énergie dans les gestes, les mots, les chants. Une énergie que je capte absolument même comme hier, au tout dernier rang, assise sur le strapontin replié pour avoir une meilleure vue ou tout simplement debout.
Ensuite, une promenade sur la palette des émotions. On rit, c'est ce qu'on attend de Juliette, le plus souvent. Avec le final sur la chanson de François Morel, "Pinpin le Lapin", l'intervention des tyroliens sur la reprise de la chanson de Pierre Dac, à l'écoute de "tu ronfles". Mais, on sent poindre l'émotion derrière le rire, le bruit de ronflement, si insupportable, envolé, peut-on mieux dormir ? On sent toute la poésie nostalgique de la chanson d'ouverture qui a donné son nom au spectacle comme au disque, les lumières et la mise en scène servent à merveille cette pure simplicité.
L'émotion qui prend à la gorge sur la chanson dédiée à Hortefeux, une chanson d'exil, qui s'achève sur une valise dont s'éloigne une fanfare mélancolique (la mélodie me faisant à celle du générique de "Strip-ease"), que la neige recouvre, poignant.
N'en jetez plus, me diras-tu ami du blog, et pourtant, je pourrais en jeter des tonnes. Moi j'aime qu'on en fasse des caisses, qu'on ne compte ni ses rires, ni ses larmes, qu'on m'amuse et m'émeuve.
La sobriété me fait chier, la pureté zen m'emmerde, j'aime Juliette et je t'en conjure, va la voir quand elle passe vers chez toi !
Merci Elvire et Jean-Claude de ce moment en votre compagnie.
En fait, je crois que j'ai bien aimé, t'avais compris, peut-être ?